A great pretender

La cinquantaine, le cheveu teint (j'en veux pour preuve les petites croûtes résultant d'une allergie à une teinture bon marché), le costume en faux sur mesure, la chemise qui craquouille au niveau de l'estomac.

 Le Monsieur vient visiter une villa à 2.500 € de loyer mensuel car il a besoin d'un "petit pied à terre" entre Saint-Tropez et Genève (euh... où est mon atlas ?).

Il ne seront qu'à deux avec sa fille (et 280 m2 c'est un peu juste).

Monsieur, il faut l'appeler par son prénom "James" car son nom de famille est connu et tant qu'il n'a pas pris sa décision il veut rester discret. Il est "dans la finance". 

Et diantre palsambleu quel ennui Hertz à l'aéroport n'avait plus de décapotable donc il a pris une CitroënC3 avec option poussière et crotte de pigeon. 

Il n'a pas beaucoup de temps entre New York et Berlin donc si je connaissais un designer qui pourrait lui meubler la villa ce serait cool. 

Mon parfum est délicieux, digne d'une femme de classe, je suis ravissante et élégante et très certainement intelligente. 

Tellement intelligente que j'ai gentiment remis James et ses croûtes sur le perron.