Regrets éternels
Visite d'une maison dont les propriétaires sont morts. Depuis longtemps. Les héritiers veulent (ou doivent) vendre.
La maison est encore meublée, remplie des objets de la vie quotidienne, comme chez vous ou chez moi.
En plus vieux, plus usé, plus fripé, plus sale et plus désuet sans doute. Mais quand même.
Ces tableaux, ces vases, ces bibelots, cette vaisselle, ces fleurs séchées aux parfums éventés, ces photos écornées, ont été aimés par ceux à qui ils ont appartenu.
Un court instant, on croit sentir la présence des disparus par le biais de ces souvenirs d'une vie, devenus inutiles car orphelins, transformés dès le dernier souffle de leur propriétaire en objets encombrants pour les survivants.
Et c'est là, quand tu es émue, une larme prête à rouler sur ta joue devant le cynisme de la vie que tu entends :
"Eh Jeff ! La vieille bouteille à pisse à Papy, tu la veux pour tes lapins ?"
Là, tu te dis qu'il vaut mieux faire de l'humour que du drame, sinon tu meurs.